De l’ascension des montagnes à la capture de la faune sauvage : le voyage extraordinaire de Pemba Sherpa
Il a escaladé le mont Everest, le pic le plus élevé du monde, sept fois entre 1999 et 2006. Il a également gravi six sommets de plus de huit mille mètres, notamment le mont Manaslu (8 163m), le Makalu (8 481m), le Dhaulagiri (8 167m) du Népal, le Shishapangma (8 027m) du Tibet et le Gasherbrum II (8 035m) du Pakistan. Il a presque conquis tous les pics importants d’Europe et a même dirigé quelques expéditions. Cet homme était une véritable icône de l’alpinisme. Mais il y a cinq ans, il réalisa un virage professionnel inattendu, se tournant vers la photographie animalière.
La révélation de Pemba Sherpa
Cet homme n’est autre que Pemba Sherpa, qui, à l’âge de 56 ans, est l’une des étoiles montantes de la photographie animalière au Népal. En 2012, sa vie a pris un tournant décisif lors d’une expédition pour gravir le mont Manaslu. Alors qu’il redescendait pour apporter des provisions à son groupe, une avalanche a frappé leur camp de base, faisant sept victimes parmi les grimpeurs étrangers. Ce fut alors que Sherpa décida de quitter les montagnes qu’il aimait tant pour se concentrer sur un domaine qui lui permettrait de considérer la vie sous un autre angle.
Le début d’une nouvelle passion
Ces cinq dernières années, Sherpa a évolué dans la photographie animalière. Malgré un début difficile marqué par l’agitation et le désarroi suite à l’incident tragique qui a ravagé le mont Manaslu, Sherpa souhaitait se concentrer sur autre chose. Son épouse lui offrit alors un Canon 80D pour son anniversaire. Cadeau qui l’a progressivement aidé à apprécier la photographie, voire à s’adonner à la photographie mobile.
Le passage à la photographie animalière à plein temps
De fil en aiguille, Sherpa commença à utiliser un objectif ultra-téléphoto Tamron 150-600 G2, qui lui a permis d’approfondir ses compétences photographiques. Au fil du temps, il s’est équipé d’un Canon 5D Mark IV, qui a contribué à améliorer ses compétences en photographie animalière. Depuis 2019, il se consacre entièrement à cette nouvelle passion. Il voyage des basses terres du Tarai aux hautes montagnes, pour photographier sa faune.
Les prouesses de Pemba Sherpa
En cinq ans, Sherpa a photographié plus de 425 espèces d’oiseaux. Il a également réussi à capturer des tigres dans son objectif au bout de la 16e visite. Son parcours l’a amené au plus haut de l’Himalaya et aux terres les plus plates du sud. Il a fait preuve de patience, passant des jours entiers à guetter des oiseaux à photographier dans la région de l’Everest. Il a également capturé plus de 35 espèces animales, y compris des cerfs porte-musc, des goral, des tahr, des mouflons de l’Himalaya, des antilopes cervicapres, des buffles d’eau et des cerfs du marais.
Influences et reconnaissances
Jusqu’en 2019, Sherpa ne pouvait pas encore se considérer comme un photographe animalier aguerri. Ce n’est qu’après ses publications sur Facebook qu’il a commencé à recevoir de l’attention de la part de ses amis. C’est à ce moment qu’un autre photographe animalier, Chungba Sherpa, l’a contacté pour commenter ses photos et lui donner quelques astuces. Cela marque le début de son parcours en tant que photographe animalier professionnel.
D’une passion à une vocation
Finalement, Pemba Sherpa a réussi à laisser sa marque dans le monde de la photographie animalière. Il a réalisé d’incroyables clichés d’oiseaux rares et a même vu sa photo de l’Himalayan cutia figurer dans une publication intitulée « Des centaines d’oiseaux à voir avant de mourir », écrite par les célèbres ornithologues David Chandler et Dominic Couzens. Malgré ces réussites, le souvenir le plus précieux pour Sherpa reste sa rencontre avec les tigres dans le parc national de Chitwan.